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Au commencement du monde étaient 5 tribus : les Drâa, les Taritatou, les Mokau, les
Comoe et bien sûr les Ombla. Cinq tribus différentes, mais comme les 5 doigts de la main,
elles ne formaient qu’un seul peuple : notre peuple ! Dans la diversité, nous avons trouvé
notre équilibre entre nous et avec le monde qui nous entoure. Chacune des tribus
trouvant la voie qui lui convenait le mieux …
Nous les Ombla, nous avons décidé de vivre sur les chemins, en explorant, à la
découverte de nouveaux lieux, de nouvelles espèces et de nouvelles histoires. Au rythme
des saisons et au fil de l’eau, nous nous déplaçons pour trouver les meilleurs terrains de
chasse et les lieux de collecte les plus abondants. Nous sommes le liant et la mémoire
vivante de notre peuple.
Les Taritatou se sont installés dans l’archipel à l’embouchure du fleuve. Là, iels ont
appris comment construire avec peu, en récupérant les débris que la mer et le fleuve leur
offrent. Quelle que soit la difficulté qu’iels rencontrent, iels y font face avec quelques
branches, de la toile et trois bouts de ficelles. Iels affrontent fièrement les éléments entre mer
et ciel.
Les Comoe ont toujours des idées plein la tête et des nouvelles inventions à portée de
main. Pour faire vivre leurs cités, iels ont su capter et transformer les énergies de la
nature. Forges à eaux, moulins à vent, routes solaires, cornes à sons : voilà ce que nous
découvrons lorsque nos pas nous guident vers leurs villes.
Les Drâa sont de grand·es penseurs et penseuses. Si les décisions mettent du temps à
être trouvées, c’est pour qu’elles conviennent toujours à toustes en respectant les besoins
et opinions de chacun·e. Grand·e·s poètes, iels puisent leur inspiration dans ce qui les
entoure : le chant d’un oiseau, le souffle du vent dans les branches ou le fracas des
cascades.
Et enfin chez les Mokau, on a fait le choix des petites communautés autour de lacs et
de canaux d’irrigation. Iels vivent simplement de leurs élevages, et de leurs cultures. Juste
ce qu’il leur faut pour vivre, et pour troquer auprès des autres tribus ! Pas trop, mais pas
trop peu non plus.
Mais ce n’est pas parce que nous avions des vies différentes que nous vivions chacun
et chacune dans nos coins ! Nous avons toujours cherché à nous nourrir les un·es des
autres. C’est ainsi que les bonnes idées sont partagées. Et lorsque l’un·e de nous trouvait
un moyen de faire face à l’adversité, c’était son devoir de le partager aux autres…
Nous aurions pu vivre comme cela encore des siècles et des siècles, en harmonie entre
nous et avec la nature, car nous avions trouvé notre équilibre. Mais était-ce le bon ?
Parce que oui, aujourd’hui notre monde est menacé. Depuis peu, la nature semble comme
ensorcelée : ici, on trouve des cours d’eau qui se tarissent et là-bas, des inondations…
Même les animaux sont perturbés !
Comment récupérer la laine, pêcher le poisson et se ressourcer des chants des oiseaux s’il
n’y en a plus ? Comment alimenter les moulins sans ruisseaux ? Résister aux vents qui
deviennent tempêtes ?
Nous les Ombla, qui sommes la mémoire du peuple, avons consulté les Archives et
nous sommes remémorés les Chants. Tous deux restent muets à ces problèmes : nous
n’avons jamais été confrontés à tant de périls, peut-être que cela remonte au Temps de
l’Oubli.
Une chose est sûre, nous avons beau observer, tenter l’adaptation, faire en sorte
d’anticiper, chercher de nouvelles inventions ou encore réfléchir à de nouvelles
organisations, cela ne semble pas suffire.
Dans nos cœurs et nos chairs, l’insouciance et l’espoir ont fait place à l’inquiétude et, de
plus en plus au désarroi….
Comment remplacer notre idéal perdu ?
Rassurez-vous ! Contre l’avis de leurs propres tribus, des avant-coureuses et avant-
coureurs sont déjà partis aux quatre vents, afin de remonter à leurs origines, voir ce qu’il
s’y cache. Iels font partie de celles et ceux qui pensent que nous ne voyons pas le vrai
problème. Tous ces changements qui sont arrivés si soudainement sont trop importants. Il
il y a forcément quelque chose qui en est à l’origine.
Accueillez-les chaleureusement autour de vos feux, soyez à l’écoute de leurs récits et
transmettez-leur vos nouvelles.
Nous sommes un même peuple.
Face au Temps du Changement, les cinq tribus doivent se rassembler, se retrouver. Unis dans
un même poing brandi en l’air, agir pour ne plus subir.